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N° 23
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.MESSAGE
DE SA SAINTETÉ BENOÎT XVI POUR LA
CELEBRATION
DE LA JOURNÉE MONDIALE DE LA PAIX |
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À
qui faut-il s'adresser pour obtenir une demande
extraordinaire
?
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Prions
Marie Médiatrice pour que
nous soyons exaucés |
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12/12/2006
12.58.46
MESSAGE
DE SA SAINTETÉ BENOÎT XVI POUR LA CELEBRATION DE LA
JOURNÉE MONDIALE DE LA PAIX
Retour à L'Avant
Propos
1er JANVIER 2007
LIBRERIA EDITRICE VATICANA
CITÉ DU VATICAN
LA
PERSONNE HUMAINE, CŒUR DE LA PAIX
1.
AU DÉBUT DE LA NOUVELLE ANNÉE, je voudrais
adresser aux Gouvernants des Nations, ainsi qu'à tous
les hommes et à toutes les femmes de bonne volonté,
mes vœux de paix. Je les adresse en particulier à ceux
qui sont dans la douleur et dans la souffrance, à ceux
qui vivent menacés par la violence et par la force des
armes ou encore à ceux qui, bafoués dans leur dignité,
attendent leur réintégration humaine et sociale. Je
les adresse aussi aux enfants, qui, par leur innocence,
enrichissent l'humanité de bonté et d'espérance et
qui, par leurs souffrances, nous incitent tous à être
des artisans de justice et de paix. Pensant précisément
aux enfants, spécialement à ceux dont l'avenir est
compromis par l'exploitation et par la méchanceté
d'adultes sans scrupules, j'ai voulu, à l'occasion de
la Journée mondiale de la Paix, que l'attention commune
se focalise sur le thème: Personne humaine, cœur de
la paix. Je suis en effet convaincu qu'en respectant
la personne on promeut la paix et qu'en bâtissant la
paix on jette les bases d'un authentique humanisme intégral.
C'est ainsi que se prépare un avenir serein pour les
nouvelles générations.
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2. La
personne humaine et la paix: don et tâche
La Sainte Écriture affirme: «Dieu créa l'homme
à son image, à l'image de Dieu il le créa, il les créa
homme et femme» (Gn 1,27). Parce qu'il
est créé à l'image de Dieu, l'individu humain a la
dignité de personne; il n'est pas seulement quelque
chose, mais quelqu'un, capable de se connaître, de se
posséder, de se donner librement et d'entrer en
communion avec d'autres personnes. En même temps, il
est appelé, par grâce, à une alliance avec son Créateur,
à Lui offrir une réponse de foi et d'amour que nul
autre ne peut donner à sa place.1 C'est dans
cette admirable perspective que se comprend la tâche
confiée à l'être humain de parvenir lui-même à une
maturation de sa capacité d'aimer et de faire
progresser le monde, en le renouvelant dans la justice
et dans la paix. Dans une synthèse saisissante, saint
Augustin enseigne: « Dieu, qui nous a créés sans
nous, n'a pas voulu nous sauver sans nous ».2
Il est par conséquent du devoir de tous les êtres
humains d'entretenir en eux-mêmes la conscience du
double aspect de don et de tâche.
3.
La paix est aussi à la fois un don et une tâche.
S'il est vrai que la paix entre les individus et entre
les peuples — capacité de vivre les uns à côté des
autres en tissant des relations de justice et de
solidarité — représente un engagement qui ne connaît
pas de répit, il est aussi vrai, et même encore plus
vrai, que la paix est un don de Dieu. La paix est
en effet une caractéristique de l'agir divin, qui se
manifeste à la fois dans la création d'un univers
ordonné et harmonieux, et dans la rédemption de
l'humanité, qui a besoin d'être rachetée du désordre
du péché. Création et rédemption offrent donc la clé
de lecture qui introduit à la compréhension du sens de
notre existence sur la terre. Mon vénéré prédécesseur
Jean-Paul II, en s'adressant à l'Assemblée générale
des Nations unies le 5 octobre 1995, affirmait que «
nous ne vivons pas dans un monde irrationnel ou privé
de sens, mais que, au contraire, il y a une logique
morale qui éclaire l'existence humaine et qui rend
possible le dialogue entre les hommes et entre les
peuples ».3 La « grammaire »
transcendante, à savoir l'ensemble des règles de
l'agir individuel et des relations mutuelles entre les
personnes, selon la justice et la solidarité, est
inscrite dans les consciences, où se reflète le sage
projet de Dieu. Comme j'ai voulu le réaffirmer récemment,
« nous croyons qu'à l'origine, il y a le Verbe éternel,
la Raison et non l'Irrationalité ».4 La
paix est donc aussi une tâche qui oblige chacun à une
réponse personnelle en harmonie avec le plan divin. Le
critère dont doit s'inspirer une telle réponse ne peut
être que le respect de la « grammaire » écrite
dans le cœur de l'homme par son divin Créateur.
Dans cette perspective, les normes du droit naturel ne
doivent pas être considérées comme des directives
s'imposant de l'extérieur, contraignant presque la
liberté de l'homme. Au contraire, elles doivent être
accueillies comme un appel à réaliser fidèlement le
projet divin universel inscrit dans la nature de l'être
humain. Guidés par de telles normes, les peuples —
dans leurs cultures respectives — peuvent ainsi
s'approcher du mystère le plus grand, qui est le mystère
de Dieu. La reconnaissance et le respect de la loi
naturelle constituent par conséquent, aujourd'hui
encore, le grand fondement du dialogue entre les
croyants des diverses religions, et entre les croyants
et les non croyants eux-mêmes. C'est là un grand point
de rencontre et donc un présupposé fondamental pour
une paix authentique.
Le droit à la vie et à la liberté religieuse
4. Le devoir de
respecter la dignité de tout être humain, dont la
nature reflète l'image du Créateur, comporte comme
conséquence que l'on ne peut pas disposer de la
personne selon son bon plaisir. La personne qui
jouit d'un plus grand pouvoir politique, technologique,
économique, ne peut pas s'en prévaloir pour violer les
droits des personnes moins chanceuses. C'est en effet
sur le respect des droits de tous que se fonde la paix.
Consciente de cela, l'Église s'emploie à défendre les
droits fondamentaux de toute personne. Elle revendique
en particulier le respect de la vie et de la liberté
religieuse de chacun. Le respect du droit à la vie
à toutes ses étapes constitue un point fort d'une
importance décisive: la vie est un don; le sujet
n'en a pas la pleine disponibilité. De la même façon,
l'affirmation du droit à la liberté religieuse met l'être
humain en relation avec un Principe transcendant qui
le soustrait à l'arbitraire de l'homme. Le droit à
la vie et à la libre expression de la foi en Dieu ne
relève pas du pouvoir de l'homme. La paix a besoin que
s'établisse une frontière claire entre ce qui est
disponible et ce qui ne l'est pas: on évitera ainsi
d'introduire des éléments inacceptables dans le
patrimoine de valeurs qui est propre à l'homme en tant
que tel.
5. En ce qui
concerne le droit à la vie, on doit dénoncer
toutes les terribles violations qui lui sont faites dans
notre société: outre les victimes des conflits armés,
du terrorisme et des multiples formes de violence, il y
a les morts silencieuses provoquées par la faim, par
l'avortement, par l'expérimentation sur les embryons et
par l'euthanasie. Comment ne pas voir en tout cela un
attentat à la paix? L'avortement et l'expérimentation
sur les embryons constituent la négation directe de
l'attitude d'accueil envers l'autre, qui est
indispensable pour instaurer des relations de paix
durables. Pour ce qui concerne la libre expression de
la foi, un autre symptôme préoccupant du manque de
paix dans le monde est constitué par les difficultés
que rencontrent souvent aussi bien les chrétiens que
les croyants d'autres religions à professer
publiquement et librement leurs convictions religieuses.
En parlant particulièrement des chrétiens, je dois
relever avec souffrance que, parfois, ils ne sont pas
seulement empêchés; dans certains États, ils sont même
persécutés, et récemment encore on a pu enregistrer
de tragiques épisodes de violence abominable. Il y a
des régimes qui imposent à tous une religion unique,
tandis que des régimes indifférents nourrissent non
pas une persécution violente, mais une dérision
culturelle systématique des croyances religieuses. Dans
tous les cas, un droit humain fondamental n'est pas
respecté, avec des répercussions graves sur la
convivialité pacifique. Cela ne peut que promouvoir une
mentalité et une culture négatives pour la paix.
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6.
L'égalité de nature de toutes les
personnes
À l'origine des nombreuses tensions
qui menacent la paix, il y a assurément les
innombrables et injustes inégalités qui
sont encore tragiquement présentes dans
le monde. Parmi elles, de manière
particulièrement insidieuse, on trouve,
d'une part, les inégalités dans l'accès
aux biens essentiels, comme la
nourriture, l'eau, un toit, la santé;
d'autre part, les inégalités
persistantes entre homme et femme dans
l'exercice des droits humains fondamentaux.
La reconnaissance de l'égalité
essentielle entre les personnes humaines,
qui découle de leur commune dignité
transcendante, constitue un élément de
première importance pour l'édification
de la paix. L'égalité à ce niveau est
donc un bien de tous inscrit dans la «
grammaire » naturelle, qui ressort du
projet divin de la création; un bien qui
ne peut pas être laissé de côté ou
bafoué sans provoquer de graves répercussions
mettant la paix en péril. Les très
graves manques dont souffrent de
nombreuses populations, spécialement sur
le continent africain, sont à la source
de revendications violentes et constituent
donc une blessure profonde infligée à la
paix.
7.
Le fait que la condition féminine
soit insuffisamment prise en considération
introduit aussi des facteurs d'instabilité
dans l'ordre social. Je pense à
l'exploitation de femmes traitées comme
des objets et aux nombreuses formes de
manque de respect pour leur dignité; je
pense également — dans un contexte différent
— aux perspectives anthropologiques
persistantes dans certaines cultures, qui
réservent aux femmes une place encore
fortement soumise à l'arbitraire de
l'homme, avec des conséquences qui
portent atteinte à leur dignité de
personne et à l'exercice des libertés
fondamentales elles-mêmes. On ne peut se
faire illusion: la paix ne sera pas assurée
tant que ces formes de discrimination, qui
lèsent la dignité personnelle, inscrite
par le Créateur en tout être humain, ne
seront pas abolies.5
« L'écologie de la paix »
8.
Dans l'encyclique Centesimus annus,
Jean-Paul II écrit: « Non seulement la
terre a été donnée par Dieu à l'homme
qui doit en faire usage dans le respect de
l'intention primitive, bonne, dans
laquelle elle a été donnée, mais
l'homme, lui aussi, est donné par Dieu à
lui-même et il doit donc respecter la
structure naturelle et morale dont il a été
doté ».6 C'est en répondant
à cette consigne, qui lui a été adressée
par le Créateur, que l'homme, avec ses
semblables, peut donner vie à un monde de
paix. En plus de l'écologie de la nature,
il y a donc une « écologie » que nous
pourrions appeler « humaine », qui
requiert parfois une « écologie sociale
». Et cela implique pour l'humanité, si
la paix lui tient à cœur, d'avoir
toujours plus présents à l'esprit les
liens qui existent entre l'écologie
naturelle, à savoir le respect de la
nature, et l'écologie humaine. L'expérience
montre que toute attitude
irrespectueuse envers l'environnement
porte préjudice à la convivialité
humaine, et inversement. Un lien
indissoluble apparaît toujours plus
clairement entre la paix avec la création
et la paix entre les hommes. L'une et
l'autre présupposent la paix avec Dieu.
La poésie-prière de saint François,
connue aussi comme « le Cantique de Frère
Soleil », constitue un exemple admirable
— toujours actuel — de cette écologie
multiforme de la paix.
9.
Le problème, chaque jour plus
grave, des approvisionnements énergétiques
nous aide à comprendre combien est étroit
le lien entre ces deux écologies. Au
cours des dernières années, de nouvelles
Nations se sont engagées avec dynamisme
dans la production industrielle, faisant
croître les besoins en énergie. Cela est
en train de provoquer une course aux
ressources disponibles sans précédent.
En même temps, dans certaines régions de
la planète, il existe encore des
situations de grand retard, où le développement
est pratiquement bloqué, notamment en
raison de la hausse des prix de l'énergie.
Que deviendront les populations de ces régions?
Quelle sorte de développement ou de non-développement
leur sera imposée par la raréfaction des
approvisionnements énergétiques? Quelles
injustices et quelles oppositions
provoquera la course aux sources d'énergie?
Et comment réagiront les exclus de cette
course? Ce sont des questions qui mettent
en évidence que le respect de la nature
est étroitement lié à la nécessité de
tisser entre les hommes et entre les
Nations des relations dans lesquelles on
porte attention à la dignité des
personnes et qui puissent satisfaire leurs
besoins authentiques. La destruction de
l'environnement, son usage impropre ou égoïste
et la mainmise violente sur les ressources
de la terre engendrent des déchirures,
des conflits et des guerres, justement
parce qu'ils sont le fruit d'une
conception inhumaine du développement. En
effet, un développement qui se limiterait
à l'aspect technique et économique, négligeant
la dimension morale et religieuse, ne
serait pas un développement humain intégral
et finirait, parce qu'il est unilatéral,
par encourager la capacité destructrice
de l'homme.
Visions réductrices de l'homme
10.
Il est donc urgent, même dans le cadre
des difficultés actuelles et des tensions
internationales, de s'engager pour donner
vie à une écologie humaine qui
favorise la croissance de l'arbre de la
paix. Pour tenter une telle
entreprise, il est nécessaire de se
laisser guider par une vision de la
personne qui ne soit pas corrompue par les
préjugés idéologiques et culturels, ou
par des intérêts politiques et économiques,
qui incitent à la haine et à la
violence. Il est compréhensible que les
visions de l'homme varient en fonction des
cultures. À l'inverse, on ne peut
admettre que soient entretenues des
conceptions anthropologiques qui
renferment en elles-mêmes le germe de
l'opposition et de la violence. Les
conceptions de Dieu qui incitent à
l'intolérance envers nos semblables et au
recours à la violence à leur égard sont
également inadmissibles. C'est un point
qu'il faut rappeler avec clarté: une
guerre au nom de Dieu n'est jamais
acceptable! Quand une certaine conception
de Dieu est à l'origine de pratiques
criminelles, c'est le signe qu'une telle
conception s'est déjà transformée en idéologie.
11.
Aujourd'hui, cependant, la paix n'est pas
mise en question seulement par le conflit
entre les visions réductrices de l'homme,
à savoir entre les idéologies. Elle
l'est aussi par l'indifférence pour ce
qui constitue la véritable nature de
l'homme. En effet, de nombreux
contemporains nient l'existence d'une
nature humaine spécifique et ils rendent
ainsi possibles les interprétations les
plus extravagantes au sujet des éléments
qui sont essentiellement constitutifs de
l'être humain. Ici aussi la clarté est nécessaire:
une conception « faible » de la
personne, qui laisse place à n'importe
quelle conception, même excentrique, ne
favorise la paix qu'en apparence. En réalité,
elle empêche le dialogue authentique et
elle ouvre la voie à l'apparition de
positions autoritaires, conduisant ainsi
à laisser la personne elle-même sans défense
et, par conséquent, à en faire une proie
facile de l'oppression et de la violence.
Droits humains et Organisations
internationales
12.
Une paix véritable et stable présuppose
le respect des droits de l'homme. Si ces
droits se fondent cependant sur une
conception faible de la personne, comment
n'en sortiraient-ils pas eux-mêmes
affaiblis? On voit ici de manière évidente
l'insuffisance profonde d'une
conception relativiste de la personne,
lorsqu'il s'agit d'en justifier et d'en défendre
les droits. L'aporie est ici manifeste:
les droits sont proposés comme absolus,
mais le fondement qu'on invoque pour eux
est seulement relatif. Faut-il donc s'étonner
si, face aux exigences « dérangeantes »
de tel ou tel droit, quelqu'un puisse se
présenter pour le contester ou pour décider
de le mettre de côté? Les droits qui
sont attribués à l'homme peuvent être
affirmés sans crainte d'être démentis
seulement s'ils sont enracinés dans les
exigences objectives de la nature, données
à l'homme par le Créateur. Par ailleurs,
il va de soi que les droits de l'homme
impliquent pour ce dernier des devoirs. À
ce sujet, le mahatma Gandhi déclarait
à juste titre: « Le Gange des droits
descend de l'Himalaya des devoirs ».
C'est seulement en faisant la clarté sur
ces présupposés de fond que les droits
humains, aujourd'hui soumis à des
attaques continuelles, peuvent être défendus
de manière appropriée. Sans une telle
clarté, on finit par utiliser la même
expression « droits humains »,
sous-entendant alors des sujets très différents
entre eux: pour certains, la personne
humaine marquée par une dignité
permanente et des droits toujours
valables, partout et pour quiconque; pour
d'autres, une personne à la dignité
changeante et avec des droits négociables
dans leur contenu, dans le temps et dans
l'espace. |
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13.
Les Organisations internationales font constamment
référence à la sauvegarde des droits humains, en
particulier l'Organisation des Nations unies qui, par la Déclaration
universelle de 1948, s'est donné comme tâche fondamentale la
promotion des droits de l'homme. Cette Déclaration est vue
comme une sorte d'engagement moral assumé par l'humanité
tout entière. Cela comporte une vérité profonde,
surtout si les droits décrits dans la Déclaration sont
considérés comme ayant leur fondement non seulement dans la
décision de l'assemblée qui les a approuvés, mais dans la
nature même de l'homme et dans son inaliénable dignité de
personne créée par Dieu. Il est donc important que les
Organisations internationales ne perdent pas de vue le
fondement naturel des droits de l'homme. Cela les soustraira
au risque, malheureusement toujours latent, de glisser vers
une interprétation qui serait uniquement positiviste. Si cela
devait arriver, les Organismes internationaux seraient privés
de l'autorité nécessaire pour jouer leur rôle de défenseur
des droits fondamentaux de la personne et des peuples,
principale justification de leur raison d'être et d'agir.
14. Droit
international humanitaire et droit à l'intérieur des États
À partir de la prise de conscience qu'il existe des
droits humains inaliénables liés à la nature commune des
hommes, on a élaboré un droit international humanitaire,
que les États se sont engagés à observer, même en cas de
guerre. Cela n'a malheureusement pas été mis en œuvre de
manière cohérente, indépendamment du passé, dans certaines
situations de guerre qui se sont déroulées récemment. Cela
s'est ainsi produit par exemple dans le conflit qui, il y a
quelques mois, a eu pour théâtre le Liban sud, où
l'obligation de « protéger et d'aider les victimes
innocentes » et de ne pas impliquer les populations civiles a
été en grande partie négligée. Le douloureux conflit du
Liban et la nouvelle configuration des conflits, surtout
depuis que la menace terroriste a mis en œuvre des formes
inédites de violence, requièrent que la communauté
internationale rappelle le droit international humanitaire et
l'applique à toutes les situations actuelles de conflits armés,
y compris à celles qui ne sont pas prévues par le droit
international en vigueur. En outre, le fléau du terrorisme nécessite
une réflexion approfondie sur les limites éthiques qui sont
inhérentes à l'utilisation des instruments actuels de
maintien de la sécurité nationale. De plus en plus, en
effet, les conflits ne se déclarent pas, surtout lorsqu'ils
sont déclenchés par des groupes terroristes décidés à
atteindre leurs buts par tous les moyens. Devant les scénarios
bouleversants de ces dernières années, les États ne peuvent
pas ne pas éprouver la nécessité de se doter de règles
plus claires, capables de s'opposer efficacement à la dérive
dramatique à laquelle nous assistons. La guerre représente
toujours un échec pour la communauté internationale et une
grave perte d'humanité. Quand, malgré tout, on en arrive à
ce point, il convient au moins de sauvegarder les principes
essentiels et les valeurs qui fondent toute convivialité
civile, en établissant des normes de comportement qui en
limitent le plus possible les dommages et qui tentent d'atténuer
les souffrances des civils et de toutes les victimes des
conflits.7
15.
Un autre élément qui suscite une vive inquiétude est la
volonté manifestée récemment par certains États de se
doter d'armes nucléaires. Face à une possible
catastrophe atomique, un climat diffus d'incertitude et de
peur s'est ensuite développé. Cela fait revenir en arrière,
aux peurs et aux angoisses de la période dite de « la guerre
froide ». On espérait alors que le péril atomique serait définitivement
conjuré et que l'humanité pourrait finalement pousser un
soupir de soulagement durable. Comme il apparaît actuel, à
ce sujet, l'avertissement du Concile œcuménique Vatican II:
« Tout acte de guerre qui tend indistinctement à la
destruction de villes entières ou de vastes régions avec
leurs habitants est un crime contre Dieu et contre l'homme
lui-même, qui doit être condamné fermement et sans hésitation
».8 Malheureusement, des ombres menaçantes
continuent à s'amonceler à l'horizon de l'humanité. La voie
qui peut assurer un avenir de paix pour tous passe non
seulement par des accords internationaux en vue de la
non-prolifération des armes nucléaires, mais aussi par
l'engagement à poursuivre avec détermination leur diminution
et leur démantèlement définitif. Que rien ne soit laissé
de côté pour parvenir, par la négociation, à la réalisation
de tels objectifs! C'est le destin de la famille humaine tout
entière qui est en jeu!
16. L'Église
pour la défense de la transcendance de la personne humaine
Je désire enfin adresser un appel pressant au peuple de
Dieu, pour que tout chrétien se sente engagé à être un
infatigable ouvrier de paix et un vaillant défenseur de la
dignité de la personne humaine et de ses droits inaliénables.
Dans un esprit de gratitude envers le Seigneur pour avoir été
appelé à faire partie de son Église qui est, dans le monde,
« signe et sauvegarde de la transcendance de la personne
humaine »,9 le chrétien ne se lassera jamais
d'implorer du Seigneur le bien fondamental de la paix, qui a
tant d'importance dans la vie de chacun. De plus, il éprouvera
la fierté de servir avec un généreux dévouement la cause
de la paix, allant à la rencontre de ses frères, spécialement
de ceux qui, non seulement souffrent de la pauvreté et de
privations, mais sont aussi privés de ce bien précieux. Jésus
nous a révélé que « Dieu est amour » (1 Jn
4,8) et que la vocation la plus grande de toute personne est
l'amour. Dans le Christ, nous pouvons trouver les raisons suprêmes
de devenir de fermes défenseurs de la dignité humaine et de
courageux bâtisseurs de paix.
17. Que
ne cesse donc jamais la contribution de chaque croyant à la
promotion d'un véritable humanisme intégral, selon
les enseignements des encycliques Populorum progressio et
Sollicitudo rei socialis, dont nous nous apprêtons à
célébrer respectivement le 40e et le 20e
anniversaires. Au début de l'année 2007, je confie ma prière
insistante pour l'humanité entière à la Reine de la Paix, Mère
de Jésus Christ « notre paix » (Ep 2,14), vers
laquelle nous nous tournons, au milieu des dangers et des
problèmes, avec un cœur rempli d'espérance. Puisse Marie
nous montrer en son Fils le chemin de la paix et illuminer nos
yeux, pour qu'ils sachent reconnaître son Visage dans le
visage de toute personne humaine, cœur de la paix!
Retour à L'Avant Propos
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Du
Vatican, le 8 décembre 2006.
1. Cf.
Catéchisme de l'Église catholique, n. 357.
2.
Saint
Augustin, Sermon 169, 11, 13; PL 38, 923.
3.
N.
3: La Documentation catholique 92 (1995), p. 918.
4.
Homélie
à l'Islinger Feld de Ratisbonne (12 septembre 2006):
La Documentation catholique 103 (2006), p. 922.
5.
Cf.
Congrégation pour la Doctrine de la Foi, Lettre aux Évêques
de l'Église catholique sur la collaboration de l'homme et de
la femme dans l'Église et dans le monde (31 mai 2004),
nn. 15-16: La Documentation catholique 101 (2004), pp.
783-784.
6.
N.
38: La Documentation catholique 88 (1991), p. 537.
7.
À
ce sujet, le Catéchisme de l'Église catholique a donné
des critères sévères et précis: cf. 2307-2317.
8.
Const.
past. sur l'Église dans le monde de ce temps Gaudium et
spes, n. 80.
9.
Ibid.,
n. 76.
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Soyez
persévérants dans la prière pour un Miracle
pour les JMJ
ou le CEI.
La récompense sera appréciée
par tous les habitants de la Planète
Quelle joie! Quel Bonheur!
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Voici le meilleur Site pour former
et fortifier l'esprit. |
|
Voici le meilleur Site pour franchir La Porte du
Ciel allègrement. |
| doit être
longue si nous la passons ailleurs qu'au « Ciel
»! |
| Ce
merveilleux endroit que notre Seigneur Jésus Christ
lui-même, nous a promis |
|
Papy pour
vous Servir.. |
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